Ursula k. le guin
FANTASTIQUE - FANTASY
Lavinia est la fille du roi des Latins, Latinus. Sans autre épaisseur ou presque que celle de son nom sur le papier, dans le poème épique de Virgile, l’Eneide. Elle devient l’épouse du héros, Enée, à son arrivée en Italie. Ursula Le Guin a décidé d’aller plus loin, de mêler modestement ses mots à ceux du poète latin, de donner la parole à Lavinia. Elle explore la vie et les questionnements de la jeune femme, le monde latin et étrusque d’avant la fondation de Rome, avec une grande sobriété et toujours sur les traces de l’épopée.
Sylvain
Hubert Prolongeau, dans Télérama, écrit avec justesse:
« Chez le Latin Virgile, elle n’était rien ou presque ; chez Ursula Le Guin, elle est tout. Grande prêtresse américaine de la fantasy, l’auteur de Terremer s’empare de la femme d’Enée, Lavinia, à peine évoquée dans L’Enéide, pour en faire l’héroïne féministe d’une passionnante évocation du Latium antique. Fille du roi Latinus, Lavinia refuse le parti qui lui est promis car un oracle lui a prédit qu’elle épouserait un étranger. Elle sait qu’ainsi elle provoquera la guerre mais ira jusqu’au bout…
On retrouve ici les thèmes qui depuis cinquante ans parcourent l’œuvre d’Ursula Le Guin : place de la femme, réflexions sur la foi et la guerre, croyance dans le pouvoir des mots. A la première personne, son roman conte l’éveil à la vie d’une jeune femme. Et s’enrichit d’une réflexion sous-jacente sur l’écriture, qui jamais pourtant ne vient altérer le charme du récit. »
Le 04/06/2011 – Mise à jour le 18/09/2013 à 17h42 Hubert Prolongeau – Telerama n° 3203