Pour les accompagner, l’artiste rédige un texte au pinceau et à l’encre de Chine, qui est reproduit tel quel, dans son écriture. Ces notes de travail offrent un aperçu rare des réflexions, de l’esprit et des émotions de Matisse dans son art ; il y exprime librement « tout ce [qu’il] désire ».
Avec Jazz, Matisse réinvente la manière dont les images et les mots peuvent interagir, créant une expérience visuelle et littéraire immersive unique. Le livre devient ainsi une œuvre d’art en soi, capturant l’essence de la créativité et de l’inventivité de l’un des plus grands artistes du XXe siècle.
Extrait du texte
Il ne me reste donc qu’à rapporter des remarques, des notes prises au cours de mon existence de peintre. Je demande pour elles, à ceux qui auront la patience de les lire, l’indulgence que l’on accorde en général aux écrits des peintres.
Le caractère d’un visage dessiné ne dépend pas de ses diverses proportions mais d’une lumière spirituelle qu’il reflète. Si bien que deux dessins du même visage peuvent représenter le même caractère bien que les proportions des visages de ces deux dessins soient différentes. Dans un figuier aucune feuille n’est pareille à une autre ; elles sont toutes différentes de formes ; cependant chacune crie : figuier.
Si j’ai confiance en ma main qui dessine, c’est que pendant que je l’habituais à me servir, je me suis efforcé à ne jamais lui laisser prendre le pas sur mon sentiment. Je sens très bien, lorsqu’elle paraphrase, s’il y a désaccord entre nous deux : entre elle et le je ne sais quoi en moi qui paraît lui être soumis. La main n’est que le prolongement de la sensibilité et de l’intelligence ; Plus elle est souple, plus elle est obéissante. Il ne faut pas que la servante devienne maîtresse.
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