El Niño fait son grand retour. Ce phénomène climatique récurrent, généré par l’océan Pacifique, intensifie rapidement le réchauffement de l’atmosphère. Et il va avoir un impact brutal sur l’actualité géopolitique.
Les historiens en retracent l’influence, aussi globale que redoutable, sur les sociétés jusque dans un passé lointain. Certaines n’y résistent pas. El Niño est souvent associé à des périodes de ruptures et d’effondrements civilisationnels, de l’Égypte antique aux cités-États mayas. Il est aussi corrélé aux pires violences, de la défaite de la Grande Armée napoléonienne en Russie jusqu’à l’histoire coloniale de l’Inde. Au XXe siècle, il a amplifié nombre des bouleversements politiques, économiques et militaires.
Aujourd’hui, il aggrave l’emballement climatique. C’est un cocktail explosif, où la guerre en Ukraine, la rivalité Chine-Amérique et la crise de l’énergie se combinent aux risques posés par des marchés agroalimentaires mondiaux déjà sous haute tension. À quoi va ressembler un monde chauffé à blanc, dès 2024, sur fond de tensions internationales, de migrations environnementales et de guerres de l’eau ? El Niño 2023-2024 pourrait être un crash-test : nos sociétés sont-elles prêtes à encaisser le passage à 1,5 °C de réchauffement planétaire ?
Cet ouvrage accessible, signé par deux spécialistes des interactions entre humanité et environnement, est indispensable pour mieux comprendre cette véritable bombe climatique et les enjeux vitaux qu’elle représente pour nos sociétés.
Laurent Testot est journaliste scientifique spécialisé en histoire globale. Il est notamment l’auteur de Cataclysmes. Une histoire environnementale de l’humanité (Payot, 2017, prix Léon de Rosen de l’Académie française 2018) et de Vortex. Faire face à l’Anthropocène, avec Nathanaël Wallenhorst (Payot, 2023).
Jean-Michel Valantin est docteur en études stratégiques, chercheur en géopolitique, ancien haut fonctionnaire au développement durable. Il a écrit plusieurs ouvrages, parmi lesquels Géopolitique d’une planète déréglée. Le choc de l’Anthropocène (Seuil, 2017) et L’Aigle, le Dragon et la crise planétaire (Seuil, 2020).