Tout au long du 20e siècle, le monde du vin a connu des bouleversements. Cet ouvrage décrit le destin particulier de cette boisson plurimillénaire, entre artisanat plus ou moins luxueux et production à grande échelle. Le vin étant un objet vivant, exposé durant son élaboration à de possibles maladies et dégradations, la sécurisation technologique dans son élaboration a permis une incontestable diminution de breuvages altérés et impropres à la consommation. Elle a toutefois conduit à une reconfiguration du goût, une évolution qui est précisément l'objet de ce livre. La logique industrielle dominante a soumis l'univers des produits de la vigne à de ­nouveaux schémas de production et d'appréciation. Contre ces involutions, une résistance artisanale inattendue, avec ses avancées positives et ses limites, est apparue. En s'interdisant tout moyen artificiel dans la vigne comme dans les caves, le mouvement des «?vins nature?» s'inscrit en faux contre le processus général d'industrialisation des vins, sans peut-être questionner suffisamment ses tendances. C'est une critique radicale du vin, à l'heure de son industrialisation massive, qui nous est proposée ici.