De son apparition originelle sur quelque paroi paléolithique à ses applications les plus récentes dans l'industrie du jeu vidéo, cette figure d'une inépuisable richesse symbolique n'a cessé de fasciner l'humanité, à travers les mythes, les récits et les fantasmes qu'elle a suscités.
Au fil de pages servies par une abondante iconographie, le lecteur parcourt ainsi les tours et détours d'une histoire qui prend racine dans toutes les cultures et se déploie dans tous les domaines de la création. Il y croise les mille avatars du labyrinthe : mésopotamien, égyptien, crétois, romain, baltique, indien, précolombien, persan, mais aussi littéraire, pictural, musical ou paysager. Il y explore son usage médiéval et liturgique – un cheminement initiatique, voire un itinéraire de salut –, comme son emploi à partir de la Renaissance lorsque l'image du " dédale ", truffé de méandres et de culs-de-sac, devient métaphore de la condition humaine.
Mais les auteurs rassemblés autour de Malek Abbou savent également saisir la face heureuse de leur objet, quand le symbole assume la fonction d'un rite printanier, d'une quête de soi, d'une chorégraphie dansée, d'une poétique de la dérive urbaine ou d'une pratique de libertinage amoureux. Ces expériences donnent le ton de cette étude qui a choisi de valoriser aussi le versant solaire du labyrinthe.